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Tromso, une ville du grand nord

Photo du rédacteur: christianhuteau44christianhuteau44

Tromso est souvent décrié par ses visiteurs, parce que le modernisme de son architecture ne séduit pas toujours Il est exact qu’une partie de son patrimoine architectural a disparu, notamment lors de l’incendie de 1969 et que les réalisations contemporaines, comme la cathédrale arctique ne font pas l’unanimité. Même les travaux de voirie, notamment dans l’artère principale Storgata, peuvent être une source d’agacement.


C’est justement l’avenue Storgata qui témoigne le mieux des évolutions de la ville. Si beaucoup de maisons traditionnelles en bois ont disparu, il en reste cependant suffisamment pour que soit préservé partiellement le patrimoine du 19ème siècle. J’ai été par exemple ému par la découverte d’un ancien cinéma, maintenant reconverti en théâtre et dont le nom nous replonge dans la naissance du cinématographe. On peut toujours admirer l’ensemble constitué par l’ancienne mairie et le kiosque à musique. Et impossible de passer à côté de la belle et grande cathédrale en bois du 19ème siècle, que je ne pourrai pas visiter, n’étant ouverte que durant les jours de semaine.






En continuant sur l’avenue Storgata, on tombe devant une institution de Tromso, la brasserie Mack qui existe depuis 1877 et qui est considérée comme la brasserie la plus septentrionale au monde. Pour avoir goûté à la bière de cette brasserie, je peux dire que parmi toutes les bières norvégiennes, elle est ma préférée. Et détail qui pourrait heurter un dégustateur français, la bière est vendue, non pas en bouteille, mais en canette.


A quelques centaines de mètres de la brasserie, la visite du bateau MS Polstjerna s’impose. En effet, ce navire renvoie à une tradition ancestrale à Tromso, celle de la chasse aux phoques. Cette pratique a été ensuite interdite au niveau international. Le navire a ensuite servi à transporter des touristes et maintenant il est à quai, sous une espèce de cloche. C’est passionnant de visiter le MS Polstjerna dans lequel tous les équipements intérieurs ont été conservés. Je mesure dans ma visite combien les espaces de vie étaient exigus et la vie difficile pour les pêcheurs. Sous le bateau, j’ai parcouru une exposition consacrée aux Inuits. On comprend combien les Inuits ont eu un apport décisif dans l’exploration polaire occidentale. Il sont par exemple les inventeurs de l’anorak et du kayak.



Une des grandes figures norvégienne de l’exploration polaire, c’est Roald Amundsen. Il a le droit à une salle entière dans le musée polaire de Tromso, que je n’ai pas visité. Mais j’ai pu voir de lui une très belle fresque murale qui lui rend hommage.


Au fil de mes pérégrinations dans la ville, je découvrirai de nombreuses fresques de grande qualité, dont celles d’une ou d’un artiste qui réalise des oeuvres en mosaïque ayant pour thème l’histoire de la ville.



Un des pans de l’histoire de la ville et de la Scandinavie, c’est celui de la civilisation samie. Les Samis sont des éleveurs de rennes et comme beaucoup de peuples premiers, sont menacés dans leur existence à cause du réchauffement climatique et de grands projets miniers et éoliens qui grignotent leurs territoires. J’ai pu appréhendé avec émotion la richesse artistique de cette civilisation grâce au musée des Beaux-Arts de la Norvège du Nord. Une exposition y était consacrée à une sculptrice et peintre samie. Cette artiste, Ingunn Utsi travaille avec des matériaux naturels comme le bois ou la pierre, mais aussi avec une matière contemporaine, le plexigas. Je me suis promis d’aller à la rencontre de ce peuple dans les territoires du nord lors d’un prochain voyage.





Tromso n’est pas uniquement tournée vers conservation du patrimoine. Elle fait preuve aussi de modernité avec de belles réalisations comme l’aquarium Polaria, composée de blocs assemblés tels des dominos ou la bibliothèque municipale, avec de grandes baies vitrées. En Norvège, j’ai pu constaté que les bibliothèques conjuguent l’accès aux livres et le confort des usagers. Ce sont aussi des lieux de vie favorables au repos, à la méditation et aux rencontres.


Pour moi la plus intéressante réalisation architecturale, c’est la Cathédrale Arctique, tant sa forme est audacieuse et son intérieur accueillant Je suis resté ici plusieurs heures, admirant notamment la force lumineuse du grand vitrail et le concert d’oeuvres musicales classiques exécutées sur un orgue. On accède à l’église par un pont aux formes élégantes, le Tromsobrua. Il faut rappeler que Tromso est construite sur une ïle et est reliée au continent par deux ponts et un tunnel.






En définitive, j’ai eu un vrai coup de coeur pour cette ville qui respire la vitalité et la créativité. Et j’éprouvais d’autant plus de mélancolie à quitter cette ville que j’ai rencontré de jeunes supporters du club de foot local, qui m’ont proposé gentiment d’assister à une rencontre sportive dans le stade de la ville. J’ai décliné, mon intérêt pour le football étant très ténu. J’y ai aussi retrouvé Nadège et Nicolas, les jeunes cyclotouristes dont j’avais fait connaissance quelques jours auparavant. Nous avons pris le temps de mieux nous connaitre autour d’une table de café et nous nous sommes promis de nous revoir à Paris. C’était aussi le moment où nos routes se séparaient. Eux continuant vers la Finlande et la Suède, moi redescendant vers le sud.


Avant d’entamer mon retour vers la France, je ferai un pas de côté vers un lac dont j’avais entendu parler, le lac bleu de Blaisvatnet, au coeur du massif des Alpes de Lyngen. Appellation que je comprendrai en traversant ce massif qui apparait familier pour tout randonneur ayant marché sur les sentiers de nos Alpes françaises. Pour atteindre ce lac, il faut monter doucement d’abord par un sentier, puis sur un plateau rocailleux qui nécessite un pied sur et qui semble sans fin. Je devine où peut se situer le lac, sans doute à l’aplomb du glacier que je perçois depuis le début. Enfin j’arrive et je suis ébloui par la couleur bleue turquoise de l’eau qui semble iréelle. Je parcours ses berges à la recherche de la meilleure photo, afin de capter cette couleur.



A bord du ferry qui m’éloignait des Alpes de Lyngen et me rapprochait de la route du retour, je me demandais encore pourquoi la couleur de ce lac avait exercé un tel pouvoir d’attraction sur moi-même et sans doute chez d’autres randonneurs que j’avais croisés. Une question qui est restée dans le brouillard de mes pensées durant la traversée.


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