top of page
Rechercher

Descendre le Jutland de Skagen à Ribe

Photo du rédacteur: christianhuteau44christianhuteau44

Dernière mise à jour : 29 août 2024


En descendant du ferry qui m’avait fait traversé la mer du Nord depuis la Norvège, j’ai été immédiatement frappé par le changement de paysage : un relief très plat, des routes rectilignes, de grands espaces cultivés, des bois de feuillus, les seules collines sont en réalité des dunes de sable, un paysage somme toute familier pour un français.  Et puis les éoliennes et aussi les cyclistes que je ne cesserai de croiser sur ma route.

C’est en me dirigeant vers la point nord du Danemark jusqu’à la station balnéaire de Skagen, que je me rendrais compte que le sable est ici omniprésent. Même la ville est construite sur ce matériau friable. Le temps était ensoleillé et je retrouvais l’ambiance des vacances au bord de la mer.



Un des exemples qui démontre que le paysage a été façonné ici par le sable, c’est l’église des sables qui a été progressivement ensevelie par les dunes depuis le 18ème siècle, au point qu’elle fut abandonnée par ses fidèles. Seul le clocher émerge aujourd’hui au-dessus du sable.


En cette saison d’été, la ville de Skagen est très animée. Ce sont bien sur ses longues plages de sable qui attirent les vacanciers, de surcroit charmés par les jolies maisonnettes à toit de tuile. Par certains moments, je me croyais transporté dans une station balnéaire de Vendée.


Cette ville n’a pas attiré que les touristes. La renommée de la ville, sa luminosité ont attiré au 19ème siècle un groupe de peintres dont certains sont restés à Skagen comme le couple Michael et Anna Ancher. Ce couple fonda un musée qui fut progressivement enrichi par les oeuvres de peintres qui travaillèrent à Skagen entre 1830 et 1930. Ces tableaux sont remarquables par leurs sujets : pêcheurs et classes bourgeoises et par le traitement de la lumière. Contemporains des impressionnistes français pour certains d’entre eux, les peintres danois ne semblent pourtant pas avoir été inspirés par eux.


J’ai quitté à regret cette ambiance de vacances pour entreprendre mon périple vers le sud du Danemark. Je ferai une halte dans une des grandes villes danoises, Aalborg, construite au bord d’un fjord, le Limfjorden. Que dire d’Aalborg quand on sait que son histoire remonte aux vikings et qu’elle se révèle à travers les évolutions de son architecture ? C’est ainsi que l’on peut passer en quelques pas de la Maison des Marchands, magnifique édifice en briques rouges construite pour une négociant du 17ème siècle au centre culturel Nordkraft, tout en béton, héritier d’une ancienne centrale électrique.


Même grand écart, quand après avoir visité la cathédrale Saint-Botulfe, datant du 15ème siècle et parcouru les ruelles moyenâgeuses, j’ai rejoint le centre d’art, de design et d’architecture, le centre Jon Utzon, du nom de l’architecte ayant vécu à Aalbord, et auteur du célèbre Opéra de Sydney, cathédrale des temps modernes.


Un peu à l’écart du centre-ville, je me rendrai dans un des plus beaux musées du Danemark, le musée d’Art Moderne d’Aalborg. Ce musée accueille des collections

permanentes d’art danois et étranger du 20ème siècle, qui m’ont profondément touchées. Mais c’est une exposition temporaire consacrée à une photographe américaine, Vivian Maier, qui m’a enthousiasmé. C’est sans doute la photographe, que je connais depuis une dizaine d’années, et dont je me sens le plus proche, tant par le choix de ses sujets que par la composition de ses photos.


Je finirai ma visite d’Aalborg en prenant de la hauteur. Juste à côté du musée, s’élève une tour métallique, construite pour une exposition en 1933. Pour notre plus grand bonheur, elle n’a pas été détruite. Accédant par un ascenseur, le visiteur est récompensée par un vaste panorama sur la ville et le fjord.


Après avoir été baigné dans l’atmosphère effervescente d’Aalborg, j’avais besoin de me mettre au vert. C’est pourquoi j’ai pris pris la direction de la presqu’île de Salling puis celle de la lagune de Ringkobing, sur la côte ouest du Jutland.

La presqu’ile de Salling est une région de landes et de forêts avec de petites villes, comme Sahl ou Skive où s’élèvent de vieilles églises.


On y trouve aussi un château médiéval bien conservé, celui de Spottrup. Ce château, en briques rouges et entouré d’un fossé nous replonge dans l’atmosphère du Haut Moyen-Age. Les salles ont été restaurées et le mobilier d’antan y a été en partie maintenue. Le plus intéressant était d’accéder aux combles du château par deux tourelles d’escaliers.


En poursuivant ma route vers l’Ouest, je suis tombé sur une immense lagune dont la porte d’entrée est la ville de Ringkobing. Ses activités sont tournées vers cette lagune avec la pêche et la plaisance. C’est à Ringkobing que je découvrirai une sculpture étonnante, qui exprime sans doute un message allégorique à caractère politique. C’est une ville qui accorde beaucoup d’importance à la sculpture car elle organise un concours annuel de sculpture sur bois.



Après avoir hésité un moment, je me suis décidé à visiter la capitale de l’empire Lego. La capitale, c’est la petite ville de Billund, devenue Legoland. Je me suis tourné vers la maison du Lego, qui propose aux petits et aux grands un parcours ludique : saisir des petites briques de toutes couleurs et les assembler, tel est l'injonction faite à tout visiteur. Le bâtiment lui-même est un assemblage de briques géantes que le visiteur est invité à gravir.


A l’intérieur, c’est un enchantement. Tout le monde est gagné par la magie du lieu. Les enfants et leurs parents plongeaient leurs mains dans de grandes vasques remplies de briques et étaient animés d’une frénésie de construction. J’ai découvert aussi que le Lego a inspiré des artistes qui ont composé de grandes sculptures en qui constituent une collection impressionnante.



C’est au sous-sol que l’on peut parcourir le musée Lego. On apprend ainsi que le créateur du Lego avait commencé par une fabrique de jouets en bois avant la 2nd guerre mondiale. On suit un parcours chronologique de l’évolution des jouets Lego jusqu’à aujourd’hui avec des réalisations emblématiques.



Durant cette journée, la petite brique avait agi sur moi, telle une madeleine de Proust, en me faisant remonter à l’esprit des souvenirs d’enfance précis où je jouais au Lego. Je dois avouer que je ne faisais pas preuve d’autant de créativité que les visiteurs que j’avais côtoyés et qui semblaient retombés eux-mêmes en enfance.


Mon voyage au Danemark s’achevait. J’ai voulu retourner là où j’avais commencé mon périple dans les pays scandinaves, à savoir Ribe. Je voulais me replonger dans son atmosphère moyenâgeuse et son passé viking, je voulais revoir ses ruelles pavées, ses maisons à colombage, sa rivière, sa cathédrale romane, les fresques de la cathédrale.


Je voulais aussi me rendre compte de la forme de la ville. Et c’est pourquoi j’ai gravi les marches de la tour de la cathédrale. Je me suis alors rendu compte que Ribe était comme une île cernée par des prés et des zones humides. Peut-être était - elle dans le passé une véritable île ? Au loin, je devinais la mer. J’ai voulu m’y rendre. Au bout d’une longue route, surélevée au-dessus de zones humides, je suis arrivé à l’embouchure de la rivière de Ribe, une écluse fermait son cours.



En quittant Ribe, j’avais conscience que mon périple s’achevait ici après quatre mois et demi sur les routes du Danemark et de la Norvège. Je sentais déjà la nostalgie monter en moi. Elle m’accompagnera pendant quelques jours au volant d'Eriba.


36 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


Post: Blog2_Post

06 24 45 00 48

  • Twitter
  • LinkedIn

© 2022 par Sur les routes de l'Europe avec Eriba. Créé avec Wix.com

bottom of page