La première impression en arrivant à Thessalonique est son gigantisme et son effervescence. A la recherche d’un parking pour passer la nuit, je dus traverser la ville d’Ouest en Est sur de grands boulevards bordés par des immeubles modernes. Au bout d’une heure, je finis par trouver un parking public en bordure de mer et je n’étais toujours pas sorti de la ville. Renseignements pris, j’appris que Thessalonique abritait un million d’habitants, ce qui en fait la deuxième ville de Grèce.
J’ai compris qu’il me faudrait rester ici plusieurs jours pour découvrir cette ville à l’histoire si mouvementée. C’est en bus et à pied que j’entrepris la visite de la ville.
Mes premiers pas à Thessalonique me conduisirent à un édifice emblématique, la Rotonde. Ce bâtiment, construit au temps de l’empereur romain Galère, connut bien des vicissitudes comme la ville elle-même. Destinée à être un mausolée, l’édifice fut ensuite converti en église byzantine, puis en mosquée, ce qui explique la présence d’un minaret, puis redevint enfin une église au XXème siècle.
A l’intérieur, des mosaïques dont certaines en mauvais état, témoignent encore de l’église primitive.
Sous l’empire byzantin, de nombreuses églises richement décorées furent érigées. Leurs mosaïques et icones sont toujours en bon état.
La période ottomane a laissé quelques vestiges, mosquées souvent en mauvais état faute d’entretien et un bain turc, le Bey Hammam, qui a été heureusement restauré.
Située au carrefour de l’Orient et de l’Occident, Thessalonique ou Salonique connut pendant l’occupation ottomane une coexistence pacifique des trois religions monothéistes, entre les chrétiens, les juifs et les musulmans. Mais la rivalité entre les différentes communautés fut mise à mal avant la 1ère guerre mondiale avec la contestation du pouvoir ottoman. C’est à cette époque que la ville fut rattachée au royaume grec. La 2ème guerre mondiale, avec l’occupation allemande vit la déportation de tous les juifs de la ville et la disparition de cette communauté, qui joua un rôle si important dans le développement économique de la ville.
En remontant dans un passé plus ancien, on peut constater que les romains ont légué des vestiges toujours visibles aujourd’hui, comme l’agora et l’arc de l’empereur Galère, qui rappelle une bataille victorieuse des légions romaines sur les Perses.
Il ne reste rien de la période macédonienne, avant l’occupation romaine. Seule une immense statue d’Alexandre le Grand, érigée en bord de mer rappelle le passé prestigieux du royaume macédonien.
C’est dans le très beau musée archéologique de la ville que l’on peut admirer l’art raffiné de la civilisation macédonienne. Les objets en or, en argent et en bronze témoignent de leur maitrise dans le travail des métaux. Emerveillement face à la splendeur du vase de Derveni et au raffinement des bijoux en or !!!
Près de la statue du héros de Macédoine, un autre emblème de la ville domine la ville basse, la tour Blanche. Elle fut construite au XVème siècle. Servant d’abord de caserne, elle fut transformée en prison sous l’occupation ottomane.
Pas très loin, un bâtiment moderne, le centre des expositions illustre le dynamisme économique de la ville et son rôle de carrefour d’échanges.
Si la ville basse a connu un grand développement urbanistique après le grand incendie et 1917 et après la 2ème guerre mondiale. La ville haute est restée figée dans son passé ottoman. En effet, cette partie de la ville était occupée par l’administration ottomane. Subsistent des vestiges importants de cette période comme une gigantesque muraille et la citadelle.
J’ai quitté Thessalonique, ébloui par la richesse de ses monuments antiques, byzantins et ottomans mais avec le sentiment d’avoir survolé son histoire. L’idée de revenir à Thessalonique a commencé à m’effleurer quand je pris la route d’une petite ville, Vergina, qui fut la première capitale du royaume antique de Macédoine. Cette ville a acquis une grande notoriété avec la découverte de nécropoles qui sont restées inviolées jusqu’à aujourd’hui et qui nous ont livrés des trésors artistiques admirables.
étonnantes richesses