The Lake District, un retour vers la nature

Après Liverpool, ville trépidante, j’ai ressenti le besoin de prendre un bol d’air et de découvrir des paysages naturels de Grande-Bretagne. J’ai donc pris la direction du nord vers la région des lacs, alors que cette étape n’était pas prévue initialement dans mon voyage. Et bien m’en a pris.

En arrivant dans la région du Cumbria, au Nord-Ouest de l’Angleterre, j’ai été séduit par le paysage composite fait de montagnes, de lacs glaciaires, de campagnes. Je me suis rendu compte que cette région était très prisée par les anglais, particulièrement pars les familles, avides de randonnées, d’escalades, de sports nautiques, de repos aussi. Par contre, je n’y rencontrerai que peu de touristes étrangers, cette région n’est peut-être mise en avant dans les guides touristiques.

Après avoir posé les roues de mon véhicule dans la commune de Bowness-on-Windermere, qui ne m’a pas vraiment séduite, j’ai fini par trouver mon port d’attache à Keswick, auprès du lac Derwent Water. Ce lac est une splendeur, entouré de montagnes qui culminent péniblement à moins de 1000m, parsemé d’îlots à la végétation luxuriante. J’ai eu la chance d’y arriver en fin de journée, alors que le soleil dardait ses derniers rayons, une lumière que recherche le photographe.

Emerveillé par ce lac, l'idée d'en faire le tour s'est imposée, 18 kms annoncés. C’est ce que je ferai le lendemain. Je n’étais pas seul. Je rencontrerai entre autres une randonneuse anglaise débarquant d’un canoë. Elle me raconta qu’elle avait bivouaqué sur une des iles du lac. Elle avait peut-être réalisé son fantasme de connaître pendant quelque temps la vie du naufragé volontaire. J’étais attentif au ballet des canoës, barques, et bateaux divers qui traversaient le lac. En poursuivant ma randonnée autour du lac, je le suis rendu compte que l’absence de balises compliquait quelque peu mon orientation, mais j’étais heureusement muni d’une carte.

Ce qui m’a émerveillé le plus, c’est la pureté de l’eau qui reflétait comme un miroir les nuages et les montages environnantes. J’ai été très intrigué par la rencontre d’une oeuvre d’art énigmatique, une sculpture posée dans l’eau et fendue par je ne sais quelle créature géante tapie dans les profondeurs du lac. J’aurai bien aimé rencontrer l’artiste. J’ai été moins intrigué par la présence d’un canoë, posé sur la berge, un modèle que je connais bien car il me rappelait des souvenirs de descente de rivières françaises.

J’ai rencontré aussi nombre d’animaux : des oiseaux, des moutons - cette région est colonisé par les moutons - et puis les chiens , toujours les chiens qui ont, je l’imagine, pris la place des enfants chez les couples que je croisais.

Peut-être que les ancêtres préhistoriques des habitants actuels ont trouvé des raisons de s'établir ici , l'eau et le gibier ne manquaient pas. Ils ont laissé des traces de leur passage. Au-dessus de Keswick, des hommes ont érigé un lieu de culte avec des pierres levées. Ce site mégalithique attire aujourd’hui énormément de visiteurs qui ne semblent pas tous sensibles à la dimension sacrée qui était celle du site il y a 4500 ans .

Avant mon départ, j’ai visité la ville de Keswickqui m’a séduit par son architecture, par son marché d’artisans, par ses nombreuses boutiques de photographes et par son cinéma, au nom légendaire de l’Alhambra. Ce cinéma est l’un des plus anciens cinémas de Grande-Bretagne : il a ouvert ses portes en 1904.

Finalement il est peut-être bon que les guides touristiques laissent dans l’ombre la région des lacs, qui souffrirait dans le cas contraire d’une sur-fréquentation menaçante pour la préservation de la faune et de la flore et du mode de vie de ses habitants. J’ai quitté la région avec un sentiment joyeux et en même temps d'excitation pour la promesse à venir : rencontrer le fameux mur d’Hadrien.