Oslo, une ville moderne, jeune et verte

En arrivant à Oslo, j’avais identifié un lieu de stationnement calme et gratuit au Nord d’Oslo, avec l’avantage d’être desservi par une ligne de métro. Quelle ne fut ma surprise de m’engager dans une route pentue avec des virages en épingle à cheveux, me rappelant les routes des Alpes. Je fus encore plus surpris quand je pris conscience que mon point d’arrivée se trouvait dans une station de ski, surplombant Oslo. Ce n’est pas si étonnant de trouver des stations de ski dans le pays, qui est une grande nation des sports d’hiver. Tout près de la station, un tremplin à ski défiait le ciel. C’était la première fois que je découvrais une telle installation et j’étais impressionné par sa hauteur. Cet équipement avait servi en 1952 quand Oslo accueillit les Jeux Olympiques d’hiver.

Le jour de mon arrivée, j’entrepris ma première visite d’Oslo et j’eu la révélation de ce métro étonnant qui ne craint pas la pente.

En arrivant au centre de la ville, j’eu une autre surprise : celle de rencontrer de nombreuses femmes habillées de costumes traditionnels et beaucoup de personnes agitaient des fanions aux couleurs du drapeau national. Nous étions le 17 mai et c’était donc le jour de la fête de l’indépendance du pays. L’atmosphère était joyeuse. Beaucoup de norvégiens s’étaient rassemblées sur la place du théâtre pour danser au son de musiques traditionnelles.

En poursuivant mon chemin sur l’artère centrale d’Oslo, j’ai remarqué assez vite la diversité des gens que je croisais, signe que la ville a une tradition de l’accueil aux étrangers. Sera-t-elle demain toujours ouverte à la diversité culturelle et ethnique ? On peut se poser la question avec une extrême-droite qui est déjà entré dans un gouvernement de coalition.

J’observais également l’architecture inventive de la ville. Toute la façade maritime d’Oslo avait vécu une incroyable transformation, avec la réhabilitation des anciens chantiers navals, la construction de nouveaux quartiers, le surgissement d’immeubles de bureaux.

Mais le symbole le plus fort de cette transformation, c’est le nouvel Opéra,, cathédrale de verre et de marbre. La qualité architecturale de l’édifice a été reconnue par un prix, celui du prix européen de l’architecture contemporaine en 2009. On voit que les habitants et les touristes se sont appropriés physiquement le bâtiment. On peut le gravir, s’y promener, s’y allonger comme sur une plage, y danser, l’utiliser comme une piste de ski. L’intérieur est tout aussi intéressant avec ses immenses baies vitrées et la spirale en lamelles qui monte la salle.

De la terrasse de l’Opéra, on peut découvrir un autre édifice remarquable, le musée E. Munch que je visiterai le jour d’après. E. Munch est le grand peintre norvégien du XXème siècle. Il est surtout connu pour le tableau “Le Cri”” dont plusieurs versions sont exposées au musée. Cela m’a donné l’occasion de découvrir une importante collection de tableaux qui expriment ses obsessions : l’amour, la sexualité, l’angoisse, la mort.. J’ai été aussi très impressionné par une oeuvre monumentale ayant pour thème le Soleil ; avec d’autres tableaux, il occupe toute une salle. C’est une révélation d’avoir découvert ce grand artiste.

La ville possède bien d’autres musées que je n’ai pas eu le temps de visiter, dont le grand musée d’art, dont le bâtiment est lui même une oeuvre d’art architecturale.

J’ai continué ma déambulation dans la ville et pris le temps de m’arrêter à l’hôtel de ville. Ce n’est pas le bâtiment lui-même avec ses deux tours en briques rouges qui m'a impressionné, mais sa décoration intérieure. De grandes fresques murales, dues à de grands artistes, retracent les grandes heures de l’histoire de la ville. J'ai éprouvé un sentiment de fierté quand j'ai reconnu sur une des fresques une référence à la Révolution Française. Il y a aussi, accrochées aux murs, des oeuvres en céramique qui magnifient les femmes travailleuses. L’hôtel de ville rencontre l’actualité mondiale chaque année puisque la salle des cérémonies accueille la remise du Prix Nobel de la Paix.

Ma déambulation m’a conduit jusqu’à une extrémité du port où les pelouses étaient investies par la jeunesse de la ville, heureuse de se baigner et avide de goûter le soleil.

En remontant vers le parking de la station de ski toujours en métro, je remarquais la présence de plusieurs cyclistes. J’ai compris qu’une fois arrivé au terminus, ils descendaient par les pistes de ski de fond avec leurs VTT jusqu’à la vallée. Pendant mon séjour dans la station, j’ai croisé nombre de randonneurs, de joggers, et de jeunes qui pratiquaient un sport peu courant, la descente avec un équipement hybride entre le ski et le patin à roulettes.

J’ai eu la chance de faire connaissance sur ce parking avec une jeune femme, Manon,

qui avait la particularité d’être née française et qui est aujourd’hui résidente de la République de Saint-Marin. Pour seul compagnon, elle avait son chien pour voyager en van autour de la Norvège. Cette rencontre, malgré notre différence d’âge, s’est faite sous le sentiment partagé de la liberté, moteur du voyage en solitaire.

Un dernier regard vers la vallée d’Oslo me fit prendre conscience que cette ville est un océan de verdure duquel émergent ici et là des immeubles, construite entre un fjord et une montagne couverte de forêts. On comprend que les norvégiens ne peuvent être qu’amoureux de leur environnement naturel. La Norvège est aussi un des pays où les habitants sont parmi les plus heureux sur Terre, grâce à leur système social et politique fondé sur la solidarité et la confiance.