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Liverpool, là où a commencé la Beatlemania

Photo du rédacteur: christianhuteau44christianhuteau44

Un nouveau culte a vu le jour il y 60 ans à Liverpool. Son dieu possède quatre têtes inséparables, quatre idoles qui sont devenus légendaires. La représentation des idoles n’est pas interdite dans cette nouvelle religion, bien au contraire, la ville est parsemée de sculptures et de fresques à la gloire du dieu. L’amour, c’est le credo premier de ce nouveau culte. “All you need is love “ chantaient les idoles. Aujourd’hui, de nombreux pèlerins font le voyage de Liverpool pour se recueillir sur les lieux que leur dieu a fréquentés. Je serai l’un de cela.

Comme toute religion, ce nouveau culte a son sanctuaire, le Cavern Club où le dieu a commencé à s’adresser à une foule de dévots. Au début, de jeunes garçons et filles électrisés par les chants mélodieux du dieu se pressaient dans le sanctuaire. J'y ai aussi pénétré, par un escalier descendant profondément sous terre. Je craignais de descendre aux enfers, la musique devenant de plus en fort. Je suis alors arrivé, rassuré, dans un immense caveau où s’agglutinaient des fidèles de tous âges. Sur deux scènes, des apôtres prêchaient la bonne parole en reprenant les chants qui avaient fait le succès du dieu. Le public reprenait en choeur leurs tubes et certaines fidèles dansaient. Aucune excitation dans le caveau, seulement des gens qui communiaient tranquillement dans le souvenir de leurs idoles.




Cette religion, la Beatlemania, a essaimé dans le monde entier grâce à un média de masse, la radio et à un support plastique, le disque vinyle. Au début, les autres religions se sont méfiées de ce nouveau culte, craignant le détournement de leurs propres fidèles. Les propos d’une des idoles ne pouvait que les inquiéter. John Lennon, le nom d’une des têtes (pensantes) du dieu avait fait une déclaration fracassante : “Aujourd’hui, nous sommes plus populaires que Jésus”.

Après avoir bu les paroles des apôtres et aussi leur première bière de la journée au Cavern Club, les fidèles n’avaient que quelques mètres à faire dans la rue Matthews pour visiter le temple officiel de la Beatlemania, un musée. S'ensuivaient la boutique de souvenirs, puis des pubs et des restaurants en pagaille. Après avoir franchi autant d’étapes de leur pèlerinage, les fidèles étaient contents de se retrouver au pub "The Grapes" et de s’assoir pour boire une deuxième bière, là où les Beatles se retrouvaient avant d’entrer au Cavern Club. Peut-être espéraient-ils s'assoir sur les mêmes sièges qu'occupaient leurs idoles. Si on respire Beatles dans ce pub, on chante aussi Beatles et nulle place pour d'autres dieux.





C’est dans le même pub qu’une anglaise dissidente m’affirma que les Rolling Stones étaient plus populaires que les Beatles à Liverpool. Je dois dire que je n’ai pas trouvé de preuve à cette affirmation. Je crois qu’elle exprimait avant tout sa foi dans un dieu concurrent.


En sortant du pub, je suis tombé nez à nez sur la statue, non pas de Mick Jagger, mais celle de John Lennon, objet d’une grande vénération de la part de nombreux pèlerins.




Pour comprendre l’origine de cette religion, je voulais revenir à ses sources en m’intéressant à la jeunesses des idoles. Je me suis d’abord rendu dans la rue Penny Lane qui a inspiré une de leurs plus célèbres chansons intitulée sobrement “Penny Lane”. C’est là que John Lennon a vu le jour et y a vécu quelques années. Le culte de l’enfant du pays est toujours vivant. A ma grande surprise, j'y ai retrouvé le "Yellow Submarine". Pas très loin de Penny Lane, la maison natale de Paul Mc Cartney fait aussi partie des étapes incontournables du pèlerin.









Un autre lieu a connu une renommée considérable grâce à une chanson du groupe “Stawberry Field Forever”. Aujourd’hui, il ne reste pas grand chose de l’ancien site que le jeune Lennon avait connu : une boutique et un jardin. Deuxième surprise de la journée : le tambour de "Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band" y a trouvé sa place définitive .



C’est en revenant vers le centre-ville que j’ai compris l’importance prise par la Beatlemania. La nouvelle religion a vu arriver les marchands du temple, installant aux quatre coins de la ville des boutiques de vêtements, disques et objets divers.




La légende des Beatles a inspiré aussi de nombreux artistes qui y ont trouvé un motif d'inspiration . De nombreuses fresques et statues parsèment la ville.




Il faut lever la tête au-dessus de l’entrée de l’hôtel “Hard Dark Night” pour découvrir les quatre Beatles perchés, au mépris du danger. Mais les idoles n’ont peur de rien, ils sont immortels.

Même leur premier manager, Brian Epstein, a eu droit à son effigie en bronze en pleine rue. Eh oui, même les dieux ont besoin de managers. D'autres personnalités , moins célèbres que les Beatles, ont aussi leurs statues. Mais elles semblent moins respectées que nos idoles.




C’est en me dirigeant vers le quartier des Docks qui rappellent le passé maritime de Liverpool que je suis tombé sur la statue la plus célèbre de la ville, appelée sobrement “The Beatles Statue”, quatre idoles marchant avec assurance vers le succès de leur bonne parole. A côté, un ex-fan des sixties, qui avait l'âge d'avoir connu les idoles dans leur jeunesse, reprenait leurs tubes avec une très belle voix et un bon jeu de guitare.



La fin de journée approchait, j'aurai juré alors qu’une lumière divine était descendue sur la ville. Mais cela était peut-être le résultat de mon séjour prolongé à Liverpool, gagné que j’étais par le climat de dévotion ambiant ou par la fatigue accumulée.

Je suis heureusement sorti du sortilège qui me gagnait en constatant que les fidèles de Liverpool, bien qu’acquis aux quatre idoles, avaient aussi la capacité de se moquer d’eux-mêmes et de leur culte au risque d’être blasphématoire. Mais en Angleterre, les fidèles ont le droit d'être impertinents et n’ont à craindre ni le jugement de Dieu, ni celui des hommes.



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