Le musée archéologique d'Athènes

Le musée archéologique d’Athènes s’est imposé à moi, car il abrite non seulement de très belles œuvres de l’art antique sur le plan artistique, mais il recense aussi des objets qui ont une grande importance pour l‘histoire de la Grèce, histoire qui remonte à la période néolithique, c’est-à-dire jusqu’à 6800 ans avant J.C. Ces objets sont issus pour la plupart des fouilles qui ont été menées sur les nombreux sites archéologiques de la Grèce.

Dans le récit de ma visite du musée, je mettrai en avant quelques œuvres du musée qui m’ont intéressé en raison de leur valeur historique ou artistique.

Le hall d’entrée du musée ouvre sur une grande salle consacrée à la période mycénienne qui a régné sur la Grèce entre 1500 ans et 1200 ans avant J.C.

On y trouve notamment une collection de masques funéraires en or, entre autres le célèbre masque d’Agamemnon, trouvé à Mycènes.

Cette civilisation était passée maitre dans la fabrication de bijoux en or magnifiques. On y trouve aussi nombre d’armes, de sceaux princiers, de vaisselle, d’objets religieux.

Les mycéniens accordaient beaucoup de soin à la décoration de leurs demeures avec des fresques murales, qui font penser à la civilisation minoenne, en Crète. Le musée possède la célèbre fresque appelée "La Mycénienne".

Avant même l’existence de la civilisation mycénienne, une civilisation raffinée plus ancienne encore était apparue dans les iles Cyclades, dès 3200 ans avant J.C. Le peuple des Cyclades a produit des statuettes, tellement modernes à nos yeux qu’elles ont inspiré beaucoup de sculpteurs du XXème siècle comme Brancusi ou H.Moore.

Sur l’ile de Santorin, qui fait partie des Cyclades, la civilisation minoenne nous a laissée des fresques polychromes de toute beauté comme cette fresque du printemps (sur trois murs) et celle des boxeurs.

Si on reprend le fil de l’histoire après la civilisation mycénienne, nous arrivons après sa disparition à ce qu’on appelle la période archaïque, qui sera celle des premiers jeux à Olympie.

On verra émerger durant cette période des poteries décorées avec des motifs uniquement géométriques.

C’est aussi la naissance de la sculpture avec des sujets prédominants comme le kouros (jeune homme) et la koré (jeune fille). Dans le musée, on trouve notamment un très grand kouros, trouvé sur le site du temple de Poséidon, au cap Sounion.

S’ensuivra une période dite classique qui correspond à l’âge d’or de la civilisation grecque. On assistera à une évolution des motifs décorant les poteries, avec des représentations de personnages et de motifs floraux et animaux. Il y aura la période des motifs à figure noire, puis celle des motifs à figure rouge.

La période classique verra aussi l’émergence de vases blancs dont la vocation est d’accompagner les défunts dans leur tombe.

La période classique se caractérisera par une production de magnifiques sculptures, visant à exalter la beauté du corps humain.

C’est le cas du marbre d'Aphrodite et de la célèbre statue en bronze de Zeus (ou Poséidon).

Très connu aussi, un grand bronze représentant un cheval et son jockey est à l’honneur.

La domination des macédoniens sur la Grèce engagée par Philippe II, le père d’Alexandre le Grand va inaugurer la période hellénistique.

Une des œuvres les plus célèbres de cette période est la statue d’Aphrodite et de Pan qui représente la déesse de l’amour repoussant, sandale à la main, les avances du dieu satyre. Aphrodite semble dire fermement à Pan « quand je dis non, c’est non ».

Plus inattendu en ces lieux est le mécanisme d’Anthicythère, un objet énigmatique que l’on peut considérer comme le premier calculateur au monde. Cette machine aurait été une sorte d’astrolabe utilisé pour la navigation en mer. L’unique exemplaire existant a été retrouvé dans un navire qui avait sombré. Le musée expose plusieurs copies modernes de ce mécanisme qui témoigne du génie de son inventeur.

Une des salles du musée est consacrée à la période romaine. La sculpture qui naitra à cette époque se contente très souvent de recopier des œuvres antérieures. Il me semble qu’elles ont perdu la grâce et la sensualité des statues grecques0, à l'exception de cette statue endormie. Paul Veyne, grand historien du monde gréco-romain, disait : "Si le pouvoir est romain, la culture est grecque"

J’ai quitté ce musée avec le sentiment d’avoir redécouvert le monde grec avec la diversité, la puissance et la beauté des œuvres créés par des artistes de grand talent. Ce patrimoine sera redécouvert beaucoup plus tard lors de la Renaissance italienne par la peinture, la sculpture et l'architecture. Et nous sommes les héritiers de cette culture brillante

Afin de digérer la foule de pensées se bousculant dans mon esprit, j'ai rejoint l'atrium du musée qui est pourvu d'une cafétéria et d'un très agréable jardin.