En quittant Inverness pour me rendre dans le Nord de l’Ecosse, j’avais quelques appréhensions. Je savais que je rentrais dans une région de l’Ecosse parmi les plus sauvages, avec de surcroit un changement de météo qui virait à la pluie. A partir d’Inverness, une route mythique fait le tour de cette région en longeant la côte, c’est la route NC 500. 500 est la longueur en miles de cette voie de circulation.
J’ai pris tout de suite la direction de Thurso , la ville côtière la plus peuplée. Quand on dit peuplée dans le nord de l’Ecosse, c’est moins de 8000 habitants. Thurso est une ville peu engageante, grise, venteuse et sans grand patrimoine historique. Je comprendrais que la ville a connu un pic d’activité à partir des années 50 avec la construction d’un réacteur nucléaire expérimentale à proximité, ce qui a donné de l’emploi aux habitants de la région. Ce réacteur a fermé ses portes en 1994, plongeant la ville dans une situation de déclin. Le musée de la ville raconte cette histoire. Ce musée, comme tous les musées municipaux que j’aurai visités en Grande-Bretagne a été passionnant pour la richesse de ses collections : il possède entre autres des pierres gravées remontant à la civilisation picte.
Une des curiosités touristiques de la région c’est le hameau de John O’Groats, à 30 kms de Thurso et qui tire son nom d’un Hollandais qui s’installa ici au 16ème siècle pour mettre en place une service de ferries vers les Iles Orcades. Le site est envahi maintenant de boutiques de souvenirs, vantant le caractère “le plus septentrional” du lieu. Un hôtel a été érigé au 19ème siècle. Il porte le nom du premier occupant. Je ne me suis pas attardé sur le site, réservant mon temps pour la découverte des Iles Orcades, que je pouvais percevoir de mon point d’attache à Thurso.
C’est en ferry que je franchirai la mer depuis le continent vers l’ile principale des Orcades, du port de Thrurso vers celui de Stromness. On peut dire que les Orcades, c’est l’Ecosse, mais c’est un peu plus. Ce qui est fascinant, c’est de savoir que des hommes du néolithique se sont installés dans ces contrées hostiles. Ils y ont laissé de nombreux vestiges, des habitations, des pierres levées et des tombeaux dont certains contemporains de Stonehenge. Beaucoup plus tard les Vikings commenceront leur expansion vers le sud en s’installant d’abord dans ces iles. Un site néolitique a retenu mon attention, le “Ring of Brodgar”, un anneau qui mesure plus de 100 m de diamètre et qui est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Avant de quitter l’ile, je prendrai le temps de visiter le port de Stromness. C’est un joli port de pêche dont le rue principale, pavée, est bordée de demeures à pignons. Je remarquerai aussi la statue de John Rae, un explorateur qui est devenus célèbre en ayant découvert au 19ème siècle le passage du Nord-Ouest par la mer au Nord du Canada Je n’ai pas vu le temps passer dans le ferry qui me ramenait à Thurso tant mon cerveau était rempli des souvenirs de la journée et du plaisir d’avoir mis les pieds sur le sol des Orcades.
L’appel de la route NC 500 se faisait pressant et je repris mon camping-car pour poursuivre le grand tour vers l’Ouest. La route se faisait étroite à certains endroits, mais elle ne présentait pas de danger particulier. Du côté de la terre, le paysage devenait austère, sec, rocailleux, peuplé de grands troupeaux de moutons. Ces animaux, maitres du territoire, n’hésitaient à investir la route NC 500. Du côté de la mer, le littoral regorgeait de paysages à couper le souffle : plages de sable blanc, rochers battus par les flots, ruines qui témoignaient de l’abandon des hommes . Récit en images.
Mon périple me conduisit à l’Ouest de l’Ecosse, à Durness, une suite de hameaux bénéficiant de très beaux paysages côtiers. Je trouvais une plate-forme aménagée en bordure de route pour y passer la nuit. Le spectacle était de toute beauté face à la mer. J’eu la plaisir d’assister à une transhumance de moutons, quelque peu indociles.
Une des curiosités de la région, c’est la grotte Smoo Cave, qui a la particularité de voir les eaux de la rivière pénétrer dans un entonnoir pour ressurgir à l’extérieur de la grotte. Mais mon grand étonnement a été de découvrir un mémorial en l'honneur de John Lennon, qui y passa plusieurs vacances d'été quand il était jeune. Ce devait être un grand dépaysement pour le natif de Liverpool.
La dernière journée sur la route NC 500 m’amena à Ullapool, un joli port de pêche. Avant d’y arriver, j’eus le bonheur de passer à côté de paysages sublimes et de quelques ruines. La région n’est pas désertique, on trouve ici et là des maisons et des hôtels isolés. A Ulappool, j’ai eu l’impression de revenir à la civilisation tant cette ville possède toutes les commodités d’une ville moderne.
La route NC 500 restera longtemps, je le crois dans me souvenirs tellement les paysages que j’ai croisés nous renvoient à la naissance du monde, quand l’homme en était absent.
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