Edimbourg, une capitale de forte personnalité

Je suis arrivé à Edimbourg au moment de son célèbre festival international, qui a lieu tous les ans au mois d’août, festival de danse, de théâtre, d’opéra, et du festival Fringe qui propose de nombreux spectacles de rues. C’est dans l’artère principale de la vieille ville, la Royal Mile, que les artistes font leur spectacle devant une foule de touristes. Le jour de mon arrivée, la très connue troupe de musique militaire, le “Royal Edinburgh Military Tatoo” donnait une représentation sur l’esplanade du château. Une foule immense convergeait vers le château.

Le château d’Edimbourg occupe une place centrale dans l’histoire de l’Ecosse. Construit sur une colline d’origine volcanique, le château est impressionnant sous tous ses angles. Tour à tour forteresse, résidence royale, garnison, il joua un rôle important au XVIème et XVIIème siècle, au moment de la réforme protestante qu’a connue l’Angleterre et qui a trouvé aussi des partisans dans l’Ecosse catholique. Le château fut conquit successivement par les Ecossais fidèles au roi, puis par ceux qui avaient adopté la religion protestante, et les anglais. Un temps de guerre civile qui fit beaucoup de victimes et causa de nombreuses destructions.

Le coeur de la forteresse, c’est la cour royale qui se trouve entourée du palais et d’un grand hall magnifique. Le bâtiment qui m’a le plus ému, c’est le mémorial de la guerre qui rend hommage aux soldats morts lors de différents conflits. Une curiosité : l’énorme canon vieux de 500 ans, le Mons Meg qui servait à briser les murailles lors de sièges a trouvé sa place définitive sur une terrasse. Et puis la plupart des touristes, comme moi attendait impatiemment un événement qui a lieu tous les jours à 13h00 pétantes depuis l’année 1861 : le tir d’un canon dont la déflagration servait aux bateaux amarrées sur les berges du fleuve Forth à remettre leurs horloges à l’heure. Cette pratique indispensable à l’époque pour la navigation est devenue aujourd'hui une tradition sans utilité.

Mentionnons deux édifices qui sont des emblèmes historique de la ville et qui l'on trouve le long de la Royal Mile : le palais Holyroodhouse et l'église Saint Giles Cathedral

D'autres emblèmes attirent autant de touristes, ce sont les boutiques qui vendent du whisky et d'autres alcools. Leurs vitrines font penser à des vitrines de musée présentant des objets d'exception. Exceptionnelles par leur design, mais surtout par leur prix sont les bouteilles ci-dessous.

La Royal Mile témoigne aussi d’une époque où la ville a connu une grande effervescence intellectuelle, scientifique et artistique. Pendant le siècle des Lumières, un cercle de grands hommes ont vécu à Edimbourg, dont le grand économiste Adam Smith et le philosophe David Hume. Quand je suis passé, ce dernier se trouvait affublé d’un cône, geste d’impertinence de la part d’étudiants en goguette, m’a t’on dit.

Au 19ème siècle , la ville vit l’émergence d’écrivains à la renommée mondiale, comme Robert-Louis Stevenson (”L’Ile aux trésors”) ou Walter Scott (”Ivanhoë”). Ces écrivains sont honorés dans un musée qui leur est dédié, le Writers's Museum. Plus près de nous, une romancière contemporaine, J.K. Rowling a suscité une renommée extraordinaire à une rue de la ville, la rue Victoria, au point qu’une boutique s’est ouverte pour vendre des produits dérivés de la saga Harry Potter, un bel exemple de l’influence de la littérature et du cinéma dans la conscience collective et sur le tourisme.

Autre site très fréquenté par les touristes, le quartier Dean Village, quartier d’habitation enclavé dans la ville et que j’ai trouvé momifié. C’est un quartier qui m’a semblé sans vie, pas un seul commerce, même pas un pub. Et le soleil était aux abonnés absents.

Par contre, une visite sur la colline Calton Hill s’impose pour la vue qu’elle offre sur la ville mais aussi pour un monument qui fait qu’Edimbourg a été surnommée l’Athènes du Nord. Il s’agit d’une copie du Parthénon, jamais terminée, faute d’argent. La construction achevée, le monument est tout de suite passé au stade de ruine. Un monument qui se voulait un hommage aux soldats écossais morts pendant les guerres napoléoniennes.

Au XXème siècle, la ville a continué à rénover son patrimoine architectural, tout en ponctuant le paysage urbain de nouvelles réalisations, comme le nouveau parlement ou le projet du quartier Mile, réalisé par l’architecte Norman Foster.

J’ai terminé en beauté mon séjour à Edimbourg, en allant visiter le National Museum of Scotland, musée extraordinaire par son architecture de verre et de fer, par la richesse de ses collections et par leur mise en valeur. C’est tout à la fois un musée archéologique, un musée d’histoire naturelle, un musée du design, un musée des sciences et techniques. J'ai été sidéré par l'horloge, une installation extraordinaire sur quatre niveaux et qui se met en mouvement toutes les heures Ce modèle de musée que j’ai rencontré à plusieurs reprises en Grande-Bretagne n’existe pas en France, où les musées sont plus spécialisés. J’ai trouvé ce musée tellement intéressant que j’y suis revenu deux fois.

Difficile d’épuiser la découverte d’Edimbourg tellement son patrimoine est riche et ses musées nombreux. Mais il y a un lieu que je tenais absolument à voir, ce sont les trois ponts qui franchissent le fleuve Forth à l’est de la ville et qui ont été en leur temps de vraies prouesses techniques. Le plus célèbre d’entre eux, le Forth Rail Bridge, à la silhouette familière a été construit à la fin du 19ème siècle. Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, ce pont suspendu sans câbles est destiné au transport ferroviaire. Le pont le plus récent, le Quennsferry Crossing , est un pont routier à haubans que je franchirai avec mon camping-car pour rejoindre ma prochaine étape, St Andrews.

Tout en roulant vers ma prochaine destination, je repensais à quelques images capturées avec mon appareil photo, des instants volés sans lendemain. Cela fera aussi partie de la mémoire de cette ville à la forte personnalité.