Ma première étape après St Andrews a été Dundee. C’est une grande ville qui a prospéré au 19ème siècle grâce à son activité portuaire, associée à la production de la jute et à la pêche à la baleine.
En premier lieu, c'est le nouveau musée du design qui a motivé ma halte à Dundee. Impossible de manquer le bâtiment, une immense structure aux courbes de béton, construit sur les quais de la rivière Tay par un architecte japonais. La forme du bâtiment rappelle le passé maritime de la ville.
Si le bâtiment en lui-même mérite de s’y arrêter par son audace architecturale, les salles du musée sont dignes d’intérêt : elles sont dédiées aux créations des designers écossais depuis près de 200 ans : mobilier, mode, décoration, objets industriels. L’accent est mis particulièrement sur des inventions écossaises comme les tissus imperméables ou le tissu Tartan qui ont fait la renommée de l’Ecosse.
L'autre visite incontournable de Dundee, c’est le trois-mâts Discovery qui a trouvé sa place définitive à côté du musée du design. Ce voilier est très célèbre car il a servi de bateau d’exploration en Antarctique entre 1901 et 1904, sous le commandement du fameux capitaine Scott. La visite du voilier est passionnante et permet d’avoir une idée des conditions de vie des marins de l’époque.
Cette expédition a eu un grand retentissement par l’exploit humain qu’elle a représenté et par ses résultats scientifiques. A côté du voilier, un centre d’exposition passionnant est dédié au voyage du Discovery et aux expéditions antarctiques qui suivront.
En déambulant dans le centre-ville, j’ai été frappé par le nombre de statues contemporaines, et particulièrement celles représentant des personnages de BD, très connus en Grande-Bretagne, comme Desperate Dan, Minnie the Minx et Oor Wullie.
Je ne me suis pas attardé à Dundee, j’ai eu envie de découvrir des paysages de l’Ecosse rurale. Je me suis donc engagé dans la région des glens, au nord de la ville pour découvrir un massif constitué de reliefs très arrondis et creusé par de grandes vallées glaciaires en cul-de-sac, qu’on appelle les glens.
C’est une Ecosse de carte postale que j’ai parcourue dans la vallée et qui m’a conduit jusqu’à un village, Glenisla. Il y avait tout pour ravir le regard : prés en pente douce, champs couverts de balles de foin, rivières chantantes, troupeaux de moutons et de vaches à perte de vue. Je soupçonne même qu’il y a plus de moutons que d’humains vivant des cette région, ayant croisant peu de voitures et d’habitants. C’est un paradis pour les randonneurs, les cyclistes, les motards et les candidats à la solitude.
J’ai quitté la vallée avec regret, sous un soleil éclatant. J’ai fait une halte dans deux bourgades très différentes. Kirriemuir et Glamis. Kirriemuir, avec ses rues étroites bordées de maisons en grès rouge a vu la naissance du créateur de Peter Pan. C’est là aussi que je croiserai de nombreux lycéens en costume - cela est courant en Grande-Bretagne - qui étaient contents de poser pour une photo. Je pensais alors que leur insouciance du jour ne durerait qu’un temps. Quand ils seront à la porte du monde des adultes, ils auront à faire un choix : grandir pour s’y adapter ou au contraire faire comme Peter Pan, “le petit garçon qui ne voulait pas grandir”.
C’est à Glamis, ville voisine de Kirriemuir, une bourgade sans charme que je ferai une halte pour passer la nuit avec la promesse de visiter le château de cette petite ville. Ce château, qui date du 14ème siècle n’est pas n’importe quelle château : son histoire est associée à la famille royale. En effet, c’était la résidence de vacances du roi Georges VI et de la reine Elisabeth, parents de la future Reine Elisabeth II.
Ce lien à la royauté mis à part, le château est digne d’intérêt de par la richesse de son mobilier, de ses objets décoratifs et aussi par les tableaux qu’on y trouve. Hélas, je n'ai pas pu en témoigner par l'image, en raison de l' interdiction des photos, Une salle mérite de s’y attarder un instant, c’est la crypte. Une légende, toujours entretenue par les guides de visite raconte que deux hommes furent emmurés dans la crypte il y a cinq siècles pour avoir bravé un interdit, à savoir jouer aux cartes le dimanche. Une légende que le guide, comme tous les guides, raconte avec gourmandise jusqu'à ce qu'elle finisse par se se confondre avec l'histoire.
Le domaine lui-même est très impressionnant par ses dimensions et par la beauté de son parc. C'est à pied que j'ai parcouru l'allée très longue qui menait du village au château. J'ai eu l'impression d'avoir pénétré un ilot hors du temps et de l’espace.
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