D’Oslo à Bergen, par la route du sud

Il y a deux façons d’aller d’Oslo à Bergen, soit par une route directe qui traverse le pays d’est en ouest, soit en logeant le littoral sud. J’ai renoncé à la première solution car la distance entre les deux villes est près de 500 kms et elle me privait des paysages du sud. En effet, la Norvège ne connait par les lignes droites, ce qui fait que tout trajet qui semble court à priori voit sa distance doublée dans le meilleur des cas.

J’ai donc choisi la route sud pour découvrir quelques sites qi avaient attiré mon attention J’ai descendu d’une traite la route entre Oslo et Kristiansand, la ville qui se trouve sur la pointe méridionale de la Norvège, sans m’arrêter dans quelques petites villes côtières, certainement dignes d’intérêt. Mais mon but était d’atteindre la côte ouest au plus vite.

A Kristiansand, ville qui se trouve sur la pointe la plus méridionale, j’ai pris le temps de visiter le charmant marché au poisson et tout à côté, le nouveau théâtre qui est le symbole de l’ambition culturelle et architecturale de la ville.

En quittant la ville toujours en direction de l’Ouest, j’ai pris la décision d’emprunter la route 44 qui longé la côte. A ma grande surprise, certaines portions de la route, étroite et sinueuse, se trouvait par moments dans un mauvais état. C’est pourquoi de nombreux chantiers de travaux publics ont retardé ma progression.

Après avoir serpenté dans un paysage fait d’eaux et de rocs., je me suis arrêté à Jossingfjord, connu pour son activité minière. C’est quelques kms plus loin que l’intérêt de ce site s’est révélé. Deux veilles maisons du 18ème siècle, aujourd’hui inhabitées, ont été construites sous une avancée rocheuse. Elles font partie maintenant du patrimoine norvégien. Je comprendrai par la suite le souci des norvégiens de préserver aujourd’hui leur patrimoine ancien, qui a souvent été détruit par les incendies. Un musée scientifique impressionnant par ses grandes baies vitrées s’est ouvert à proximité. Lors de mon passage, il était fermé.

En m’approchant de Stavanger, j’aurai pu faire une halte au bord de la grande plage connue d’Orrestranda. Mais voulant arriver avant la nuit tombante à Stavanger, j’ai poursuivi ma route jusqu’à cette grande ville portuaire

Stavanger est une ville qui ne dévoile pas ses charmes immédiatement. Il faut aller au fond du port et remonter par le quai sur la droite pour découvrir la vieille ville, étagée sur un versant en pente raide. A l’origine, c’était un quartier ouvrier dont l’activité principale était la transformation du poisson. Les maisons aux façades colorées ont été restaurées et sont aujourd’hui protégées. En surplomb au-dessus du port, on trouve une tour qui servait de vigie pour surveiller les éventuels départs de feux.

La ville n’est pas restée figée dans le passé. Enrichie par l’industrie pétrolière, elle s’est dotée de bâtiments culturels contemporains comme une salle de concert et une maison de la culture.

Symbole de la culture contemporaine, j’ai remarqué avec grand plaisir la profusion de graffs et de fresques murales inventives, parfois humoristiques qui se découvrent ici et là en flânant. Stavanger revendique d’ailleurs son intérêt pour le street-art en organisant chaque année un festival dédié à cet art des rues .

Un des buts que que je voulais atteindre en empruntant la route sud était le fameux site de “Preikestolen”, le rocher de la Chaire. Cette plate-forme doit son nom à sa forme plate et à sa paroi verticale qui surplombe le fjord “Lyselfjord” de 600 m. Le jour où j’ai entrepris l’ascension, il y avait beaucoup de monde. L’arrivée au sommet procure des sensations fortes, d’autant plus que des rafales de vent balayaient la plate-forme. Je comprenais d’autant moins le comportement de certains des visiteurs qui prenaient le risque de s’asseoir au bord de la falaise. L’occasion était trop belle pour faire des photos que j’espérais inoubliables de ce site dont la vue sur le fjord fut prodigieuse.

Après ce moment fait de frisson, j’ai entamé la descente par le sentier et je rencontrais des touristes qui faisaient eux l’ascension et dont certains étaient visiblement à la peine. Le sentier taillé en marches rocailleuses exige du touriste un effort physique.

J’entamais ensuite la dernière étape de mon voyage vers Bergen, avec une météo pluvieuse. J'ai fait une halté rapide à Odda, sans grand charme. Ville industrielle nichée au fond d'un fjord., elle a préservé son passé ouvrier avec de nombreux témoignages

Après Odda, j'ai emprunté de petites routes montagneuses qui m’ont donné un avant-goût de ce que j’allais croiser souvent durant la suite de mon périple vers le grand nord. Fjords, tunnels, petites églises en bois si typiques, cascades ont ponctué ma progression vers la deuxième ville de Norvège.