Corinthe, carrefour entre le Péloponnèse et l'Attique

En venant du Sud du Péloponnèse, la ville de Corinthe est annoncée de loin par une montagne coiffée d’une impressionnante forteresse. C’est sa position stratégique entre le Péloponnèse et l’Attique, séparée par un isthme de 6 kms de longueur qui a fait de Corinthe une cité très convoitée par tous les occupants. Mais l’attraction de Corinthe ne se limite pas à sa forteresse. Plus bas, l’ancienne Corinthe regorge de nombreux vestiges qui témoignent de sa grandeur passée. Le site et le musée archéologique permettent au visiteur d’aujourd’hui d’en prendre conscience.

Le site archéologique est d’un grand intérêt avec des monuments remarquables, comme le temple d’Apollon dont les colonnes s’élèvent dans le ciel. C’est l’un des plus anciens de la Grèce.

Monument surprenant à l’entrée du site, une fontaine taillée dans un énorme bloc de rocher, dite fontaine de Glaucé. A l’opposé du site, une autre fontaine, la fontaine de Pirène est encore bien conservée.

En contrebas du temple d’Apollon, s’étend une agora qui frappe par son immensité, bordée sur un de ses côtés par une rangée de boutiques, comme on en trouve dans nos villes modernes.

Le musée archéologique renferme des pièces très intéressantes datant des différentes époques de la culture grecque, mais aussi de l’occupation romaine. J’ai particulièrement remarqué une fresque en mosaïque, datée de 400 ans avant J.C et une double statue de jeunes hommes, qu’on appelle kouros. On y trouve également de très belles poteries en céramique dont les Corinthiens se sont fait une spécialité, leur production étant exportée dans l’ensemble du monde antique.

Corinthe a pris une saveur particulière pour moi et qui n’a rien à voir avec la pierre, même chargée d’histoire. C'est à Corinthe que je fis la connaissance d’un couple de jeunes camping-caristes originaires de la Flandre, Myrthe et Mathias, parcourant comme moi les routes de l’Europe. C’est ensemble que nous avons visité la forteresse de Corinthe, passé un long moment à échanger pendant la visite et lors d’un diner partagé ensemble. Rencontre d’autant plus inattendue, compte tenu de notre différence d’âge. Une amitié a pris naissance sur les vestiges de Corinthe.

C’est par une marche d’une heure que je fis seul l’ascension de la montagne. En arrivant devant la première porte de la citadelle, qui a le nom d'Acrocorinthe, je fus frappé par les dimensions monumentales des murailles. Sa première construction remonte à 600 ans avant J.C. et la citadelle fut constamment modifiée et renforcée par ses occupants successifs. Quelles forces a-t-il fallu mobiliser pour transporter et élever les trois murailles successives et les édifices qui ont été érigés à l'intérieur ?

Des monuments encore en bon état témoignent de l’occupation des lieux par différents occupants, comme une chapelle byzantine, une mosquée (en mauvais état), une citerne et un donjon de la période franque, très bien restaurée.

Du temple d’Aphrodite qui se trouve au point le plus haut de la forteresse, ne subsistent que les soubassements. Mais l’effort de l’ascension sera récompensé par un magnifique panorama, sur les deux golfes de Corinthe et de Saronique. Entre les deux golfes, je devinais l’isthme qui sépare les deux golfes et dont le contrôle justifia la construction de la forteresse Acrocorinthe.

C’est la tête remplie d’images fortes que je refis le chemin en sens inverse vers Corinthe avec Myrthe et Mathias, partageant nos impressions mutuelles sur ce que nous venions de voir et échangeant sur nos parcours de vie.