L’image de Bergen pour ceux qui n’y sont pas encore allé, ce sont les façades colorées et aux pignons pointus qui forment un tableau photogénique. Derrière ces façades, d’anciens entrepôts qui sont l’âme de Bergen. Ce quartier a pris le nom de Bryggen et a une histoire qui remonte au Moyen-Age. Quand j’ai visité ce quartier, des cohortes de touristes, beaucoup de français, parcouraient les ruelles du quartier sous la conduite de guides. J’ai profité de leurs explications sur l’histoire de Bryggen. Ces entrepôts servaient à entreposer et à échanger différents marchandises de Norvège, principalement du poisson et du bois, mais aussi provenant de différents contrées bordant la mer Baltique. Les commerçants de ces contrées formèrent une association portant le nom de Ligue Hanséatique, sorte de traité d’alliance commerciale, un des premiers au monde.
Ce quartier, où travaillaient et vivaient un grand nombre de commerçants et d’ouvriers fut détruit à maintes reprises par des incendies, notamment au Moyen-Age et patiemment reconstruits. Aujourd’hui, les Norvégiens ont à coeur de préserver ce patrimoine qui a fait la richesse de Bergen. Le quartier Bryggen est aujourd’hui inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Quand on parcourt les ruelles, on ressent très fortement l’ambiance du temps passé, rempli de mouvements du quartier vers le port et inversement, du bruit des ouvriers travaillant, des cris des commerçants, donnant leurs ordres. Aujourd’hui, les boutiques et cafés ont investi les lieux.
Tout à côté du quartier a été érigé un musée très intéressant qui évoque la vie urbaine au Moyen-Age, centré sur le quartier Bryggen et ses activités commerçantes. Le musée a été construit à l’emplacement de vestiges d’entrepôts du XIIème siècle. Au sous-sol, on peut toujours voir les traces que l’incendie a laissées sur des planches et piquets de bois de l’époque. Aux étages supérieurs, des vitrines exposent quantité d’objets exhumés sur le chantier de fouilles.
L’esprit rempli par toute cette riche histoire du quartier, j’ai pris l’air en empruntant une rue au-dessus du quartier Bryggen, la rue Haute, occupées par de nombreuses boutiques d’artisans et d’antiquaires. Cette rue m’a amenée directement au départ du funiculaire, qui est une institution à Bergen. En quelques minutes, le funiculaire nous transporte jusqu’au sommet du mont Floyen. C’est de ce point de vue que j’ai pu embrasser d’un coup d’oeil tout le centre-ville. En flânant sur le mont, j’ai croisé quelques chèvres, très placides et très jolies au demeurant, pas du tout effarouchées par les cohortes de touristes qui se déversent du funiculaire et dont beaucoup arrivent par des paquebots géants qui accostent dans le port.
C’est par un agréable chemin forestier que j’ai rejoint Bergen. J’ai traversé alors un joli quartier construit sur le flanc du mont, par des escaliers qui me conduisaient à de petites places. J’ai même eu la surprise de me retrouver au dessus d’une école primaire. En continuant, j’ai découvert quelques pignons décorés avec de grands fresques. J’ai reconnu sur l’un de ces fresques un troll, créature emblématique de la mythologie scandinave.
Ma flânerie m’a ramené sur le port avec son typique marché aux poissons. Mais c’est un immeuble qui a attiré mon attention, un hôtel-restaurant luxueux, qui était occupé par le passé par la Bourse. Je n’ai pas résisté à la tentation d’entrer dans le hall de l’hôtel, magnifiquement décoré de fresques évoquant différents métiers.
Les jours suivants, j’ai compris aussi l’importance de la musique dans la vie quotidienne de Bergen. Sur un des grands places de la ville, une scène avait été installée pour permettre à des musiciens professionnels et amateurs de faire montre de leurs talents. J’ai eu aussi le plaisir d’assister à un concert de très bonne tenue dont les musiciens avaient pris place dans un kiosque à musique. Il faut rappeler que la ville a donné à la musique classique un grand compositeur, Edward Grieg, né et mort à Bergen. La ville reconnaissante a donné son nom à une salle de concert, grand bâtiment de verre. Edward Grieg juché sur un piédestal à l’extérieur contemple son héritage musical.
Je finirai mon séjour à Bergen par la visite d’un musée d’art, un musée qui réunit une collection de tableaux de peintre norvégiens à partir de 1800, d’une grande force naturaliste dans les paysages et d’une attention aux conditions de vie des gens du peuple.
Et bien sur, on ne peut échapper dans ce musée au grand peintre norvégien, Edvard Munch, qui m’avait déjà fortement impressionné par sa peinture tourmentée de la condition humaine à Oslo, dans le musée qui porte son nom.
C’est par une des deux lignes de métro que je me rendais chaque jour dans le centre-ville de Bergen depuis un parking situé à la périphérie. C’est par le même moyen que je suis retourné à mon camping car une dernière fois. En quelques jours, j’avais découvert une ville animée, fière de son histoire, et donnant une place importante à la musique. ce qui avait tout pour me séduire.
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